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Fal à Haïti

Une expérience inoubliable

Mes premiers pas en Haïti

Mes premiers pas en Haïti

Hello tout le monde, cela fait maintenant trois jours que je suis à Port-au-Prince. Je suis toujours aussi excitée mais la fatigue commence à se faire sentir.

Mon vol vers Haïti a été des plus folkloriques. J’étais assise à côté d’une adepte de Jésus qui s’adonnait, munie de son chapelet à de nombreux « je vous salue Joseph » et ce, à la moindre secousse de l’avion. Je n’ai absolument rien contre cela, mais j’avais juste envie de lui dire que si l’avion était amené à s’écraser ce n’était pas son chapelet qui allait la sauver ! Derrière moi, un gang de petites vieilles, qui avaient sans aucun doute du faire de longues études de pilote, puisqu’elles critiquaient l’itinéraire emprunté. Or, j’estime qu’il ne faut pas être un as de la géographie pour savoir qu’il n’y a pas 20 chemins pour se rendre en Haïti. Mais vraiment, peut-être que je me trompe parce qu’il aurait pu passer par Moscou aussi, je pense que le vol aurait été beaucoup plus court !!!

Mise à part ça, le vol a été très calme et confortable. Il faut dire qu’Air Caraïbes met les petits plats dans les grands pour chouchouter ses passagers. J’ai reçu un petit sachet contenant une paire de chaussettes, des écouteurs pour regarder des films, des séries ou écouter de la musique, un masque pour les yeux, un plaid et un oreiller. Si ça, c’est pas la classe ! Je dois vous dire aussi que je n’ai jamais aussi bien mangé dans un avion, un menu simple mais efficace. C’était du poulet caramélisé avec un stoemp aux carottes. Miiiaaam ;D.

Lorsque l’avion a commencé sa descente vers PAP, j’ai pu apercevoir l’eau turquoise et les plages de sable fin dignes des cartes postales. Mon aventure pouvait enfin commencer !

En sortant de l’aéroport, Honorine et Lyne (deux filles de Defre), nous attendaient Nadia et moi. Elles nous emmenèrent vers le chauffeur qui nous conduisit vers notre logement situé chez la directrice de l’école. Cette dernière a aménagé le toit de sa maison et y a construit un bungalow. Il faut dire qu’il a vraiment la classe !! Il est complètement ouvert avec une vue imprenable sur PAP.

Apres avoir défait mes valises, je me suis rendue avec Nadia et Honorine au supermarché. Contrairement à ce que tout le monde me disait, la vie n’est pas si bon marché en Haïti. En effet, le pays importe de nombreux produits étrangers ce qui provoque une montée des prix. Comptez environ 600 gourdes, soit 12 euros pour un pot de Nutella.

Revenues à la maison, nous avons mangé un petit spaghetti sauce tomate. Je me suis ensuite dirigée vers la douche pour enfin m’écrouler dans mon lit.

Le lendemain, réveil à 5h30 pour aller à l’IMA, mon école de stage. Les cours ne commencent qu’à 7h mais notre chauffeur, Beau (oui c’est son prénom) vient nous chercher à 6h15. Pas de chance pour nous qui nous étions dépêchées, il n’arrive qu’à 6h45. PAS DE BOL ! Le trajet n’a pas été de tout repos, les haïtiens roulent comme des fous. Ils ne connaissent ni le code de la route ni les feux de signalisations et les clignotants. La priorité de droite, n’en parlons pas ! Cependant, il faut que je vous dise que mon chauffeur m’a particulièrement bluffé. Le mec prend une route à contre sens, il bloque les voitures allant en sens inverse et il arrive à faire s’excuser le conducteur dans son droit ! Franchement, je lui dis « respect » !

Nous sommes arrivées à l’école (IMA) en un seul morceau. Il s’agit d’une école absolument charmante située dans un quartier extrêmement pauvre de PAP. Elle a été reconstruite du sol au plafond après le tremblement de terre de 2004.

Les écoliers de l’IMA sont absolument adorables dans leur uniforme rouge et blanc. En passant devant nous, ils nous saluent tour à tour, bonjou ; bonjou ; bonjou. Vous l’aurez compris, bonjour se dit « bonjou » en créole. Rachid, un volontaire présent a l’école, nous fait visiter l’école. Il nous explique que l’école bénéficie de financements allemands, que ceux-ci payent les salaires des enseignants et le matériel de l’école. Il nous montre également les panneaux solaires qui ont été installés sur le toit de l’école (je ne pense pas qu’ils fonctionnent si bien car 6h sur 7, il n’y a pas d’électricité dans l’école :p).

Apres cette petite visite bien sympathique, nous rencontrons le directeur pédagogique du secondaire. Au cours de la discussion, je comprends vite que ce qu’il m’a dit par mail n’est plus le reflet de la réalité. En effet, il m’avait dit que je donnerais essentiellement des heures de FLE, or dans mon horaire, je n’ai que des heures de français. Je lui explique que notre stage ne commence qu’après les vacances de Pâques, car avant nous souhaitions mettre en projet en place, mais Il n’a plus l’air d’accordL. Dommage … De toute façon, je ne m’étais préparée à d’éventuels changements, cela dit je suis tout de même déçue.

Apres cet entretien, nous décidons de rentrer à la maison car nous n’avons plus rien à faire à l’école. Le hic et non des moindre, nous ne savons pas comment rentrer. Port-au-Prince est grande ville et dangereuse, donc pas question de faire n’importe quoi ! Nous nous renseignons donc auprès de Rachid afin d’évaluer nos différentes propositions. Sauf qu’au final, il n’y en a pas tant que cela !

Rachid : « Vous pouvez prendre les tap-tap, ce sont des voitures collectives, mais il faut en prendre au moins 4 différents et vous ne connaissez pas le chemin. »

Nous : « Euuh Ok … et il n’y a rien d’autre ? »

Rachid : « Si, il y a les motos taxis mais ils roulent sans casques et comme des fous. Ah oui et ne vous mettez pas à trois sur une moto, c’est interdit… »

Sur les bons conseils de Rachid, nous décidons de partir à la recherche des motos taxis. En bas de la rue de l’école, nous voyons une bande de jeunes haïtiens cools avachis sur leurs bécanes. L’un d’eux, armé de son regard de braise, me fait signe pour me demander de m’approcher. Je lui demande s’il est possible qu’il me dépose non loin de chez moi. Il me répond que oui, moyennant 200 gourdes (environ 4 euros) pour la course.

Ce trajet était tout simplement horrible, entre les klaxons à tout va, la poussière dans les yeux, les priorités de droite grillées aux voitures, j’ai eu la peur de ma vie. C’est pourquoi, de retour sur la terre ferme, je pris la décision que je ne remonterais sur ces motos taxis que sous la contrainte et la force. Le motard nous dépose devant le supermarché, nous continuons le trajet à pied jusqu’à la maison.

Durant l’après-midi, la jeune fille studieuse que je suis, travailla son TFE !

Aujourd’hui (jeudi 9 avril), même rengaine, debout à 5h30. Nous nous habillons pour partir à l’école. Ce matin, je dois rencontrer mes maitres de stages. Tout à coup, coups de klaxon, oh surprise Beau a 15 minutes d’avance ! Je me prends mes affaires tellement vite que j’en oublie de me brosser les dents. De toute façon, ce n’est pas grave, je n’ai personne à embrasser.

Durant le trajet, la conduite de Beau ne cesse de m’impressionner.

Je rencontre au cours de ma journée mon maitre de stage. Elle m’a paru super sympathique jusqu’à ce que je me sois mise à parler (et non, ce n’était pas mon haleine !). Ensuite, elle m’a semblé peu intéressée par ce que je proposais et avait l’air de dire que je donnerais encore moins d’heure que ce que j’avais prévu. Plus tard, elle m’a avoué qu’en fait, elle n’avait aucune idée de ce dont je parlais.

Après cette entrevue, je décide d’attendre la fin des heures de cours de Lyne et d’Honorine afin de n’avoir pas à prendre la moto taxi toute seule. Elles me montent le trajet qu’il faut prendre en tap-tap pour rentrer jusqu’à la maison. Je précise que ce trajet était méga horrible, largement au dessus du trajet en taxi moto. Dans les tap-tap haïtiens, les banquettes de bus initialement prévues pour mettre deux voire trois personnes, là elles peuvent accueillir quatre personnes minimum.

Maintenant, il faut que je me prépare mentalement et psychologiquement à ma semaine de stage qui commence la semaine prochaine.

C’est tout pour le moment :D

PS: Je m'excuse d'avance s'il y a des coquilles dans le texte mais j'ai tapé ça avec un ordinateur qwerty ! Donc chaud chaud !

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M
Génial ton blog ma chérie ! Au moins je peux me rendre compte de ta vie là-bas ! Les entretiens téléphoniques sont tellement laborieux ... Je te fais de gros bisous et j'espère que tu as passé une bonne journée anniversaire. Je t'aime ♥♥♥
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G
Merci Fallone pour ce compte rendu circonstancié de tes premiers jours à Port-au-Prince. On s'y croirait avec toi! Profite pleinement de ton séjour!
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